DOUCE VIOLENCE

J’aimerais faire la guerre.
Une guerre sans misère
Une guerre poétique, où l’on se battrait
grand fracas de fleurs
De mots remplis de bonheur.
Où je te flagellerais de l’eau douce
Des rivières, de nuages de satin
Des embruns de la mer, du souffle des saisons,
Du sourire des mères offrant le corps nu du nourrisson.
Je piquerais les rayons du soleil
Sur ta peau douce et belle avec une infinie violence
Pour qu’ils t’embaument le cœur
Je te déshabillerais du travail de l’homme
Pour couvrir ton corps de mille et un baisers,
Je serrais sur toi les fruits de mon amour
Pour nourrir à jamais ton âme polluée.
Je pleurerais de joie sur ta tendre défaite
Et je repartirais immanquablement vers d’autres conquêtes.
Et puis au petit jour, tel un roi
Je m’en irais, heureux de comprendre mon Moi.

Gérard Boudin